Aujourd’hui, les électrices et électeurs serbes votent pour renouveler la Narodna skupština, c’est-à-dire leur Assemblée nationale, leur chambre monocamérale. La proportionnelle intégrale est utilisée pour en désigner les membres au sein d’une circonscription unique nationale. Pour être représentés, la majorité des partis doivent dépasser le seuil des 3% mais celui-ci, contrairement à d’autres pays, se calcule par rapport à l’ensemble des suffrages, y compris les votes blancs et les votes nuls. Une exception à la règle des 3%, pour les partis représentant des minorités nationales à la condition qu’ils aient été reconnus.
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Aujourd’hui, les électrices et électeurs polonais se rendent aux urnes pour renouveler les deux chambres de leur Parlement : la Diète ou Sejm, qui est leur chambre basse, et leur chambre haute à savoir le Sénat. Ces élections se déroulent quatre années après le précédent scrutin à l’issue des quatre années de la mandature. A l’issue de ces élections, le gouvernement national-conservateur de Mateusz Morawiecki avait obtenu un nouveau mandat pour diriger la Pologne.
Les membres des deux chambres sont désignés selon des modes de scrutin différents. D’un côté, le scrutin majoritaire et de l’autre côté un système proportionnel. Concernant le Sénat, ses 100 membres sont élus dans autant de scrutins uninominaux à 1 tour. A l’inverse, la Diète est élue sur un mode de scrutin fonctionnant à la proportionnelle dans un nombre plus réduit que les 100 circonscriptions du Sénat. Ses 460 membres viennent de 41 circonscriptions. La taille de ces dernières varie de manière traditionnelle en fonction du nombre d’habitantes et d’habitants, si bien qu’elles envoient de 7 à 19 députés. Pour obtenir des sièges à la Diète, un seuil de 5% au niveau national, et non pas de la circonscription, est utilisé pour les partis se présentant seuls tandis qu’en ce qui concerne les coalitions, et celles-ci étant la règle, il passe à 8%. Notons que la minorité allemande est exemptée du seuil des 5% si bien que son faible nombre de voix lui permet jusqu’à présent d’être représentée au Parlement. Les électrices et électeurs accordent leurs voix à des membres de la liste, ces dernières n’ayant comme obligation paritaire que d’avoir au moins 35% de membres de chaque sexe, et la répartition des sièges pour chaque liste s’effectue sur les candidates et candidats ayant reçus le plus de suffrages de manière individuelle.
Lors des précédentes élections de 2019, si la coalition de la Droite Unie avait conservé sa majorité absolue avec un nombre de sièges identique (235) au Sejm, elle avait perdu de nombreux sièges au Sénat ainsi que sa majorité (48). Cette alliance était dominée par le parti Droit et Justice, ayant 199 sièges d’un côté et 44 de l’autre. A côté de l’alliance gouvernementale, quatre coalitions se répartissaient les autres sièges tandis que la minorité allemande conservait le dernier sièges. La coalition autour de la Plate-forme Civique (centristes, libéraux, écologistes et progressistes) obtint 134 sièges à la Diète, en recul de 32 sièges, mais progressa au Sénat avec 43 sièges soit un gain de 9 sièges. L’alliance de gauche (social-démocratie) revint au Parlement après y avoir disparue suite aux élections de 2015, devenant la troisième force de la Diète avec 49 sièges et en obtenant 2 au Sénat. La troisième alliance de l’opposition, la Coalition Polonaise, autour du Parti paysan (agrarisme) mais dont la principale force était Kukiz’15 (populiste), regressa avec 30 sièges contre 58 auparavant, le Kukiz’15 perdant un total de 36 sièges. Enfin, la Confédération, alliance de partis de droite et d’extrême-droite, obtint 11 sièges.
Pour ces élections de 2023, quelques évolutions ont touché les coalitions se présentant aux élections. Auparavant membre de la Coalition Polonaise, le Kukiz’15 fait désormais partie de l’alliance gouvernementale. A l’inverse, le parti libéral-conservateur Alliance a quitté la coalition de la Droite Unie pour se fondre dans un accord tripartite avec la Coalition Partite et le nouveau parti démocrate-chrétien et écologiste Pologne 2050, ceux-ci constituant l’alliance Troisième Voie. Il est par ailleurs extrêmement important de souligner que trois des cinq coalitions se sont unies pour les élections sénatoriales, présentant des candidats communs dans la quasi-totalité des 100 circonscriptions. La Coalition Civique (49 candidatures), la Troisième Voie (29 candidatures) et La Gauche (14 candidatures) se sont unies, d’autres candidatures uniques étant soutenues dont deux membres sortants et précédemment membre de Droit et Justice.
Si nous regardons les sondages pour la Diète, nous pouvons voir que l’opposition est en tête même si le seuil des 8% pourrait fortement favoriser le gouvernement sortant, certaines alliances n’étant pas assurées d’obtenir ce score. En effet, lorsqu’un parti ne franchit pas ce seuil, c’est le parti arrivé en tête qui en sort renforcé puisque récupérant les points et sièges. Si nous regardons respectivement les pourcentages et sièges, la Droite Unie devrait obtenir entre 31 et 35% (avec une moyenne autour de 190 sièges) soit, la Coalition Civique autour de 27/28% (entre 145 et 155 sièges), la Troisième Voie entre 8 et 12% (40 à 50 sièges), soit un score similaire à La Gauche (entre 30 et 50 sièges) tandis que la Confédération tournerait autour des 8% (30/35 sièges). Ici, bien plus que dans d’autres pays, chaque pourcent est important pour les coalitions entraînant d’importantes variations en nombre de sièges voire empêchant une représentation à la Diète. Pour conclure, si l’opposition devrait les 231 sièges de la majorité absolue, elle ne devrait cependant pas obtenir les 3/5ème des sièges permettant de renverser le véto présidentiel, l’actuel détenteur du poste étant du parti Droit e Justice.
Il n’y a toutefois pas que des élections parlementaires aujourd’hui au Sénat, le gouvernement polonais organisant 4 référendums sur des sujets sensibles comme l’immigration, pour favoriser la mobilisation de son électorat.

Demain 8 octobre, les électrices et électeurs luxembourgeois se rendront aux urnes pour renouveler la D’Chamber ou Abgeordnetenkammer, leur Chambre des Députés, leur Parlement monocaméral. Une proportionnelle plurinominale est utilisée pour désigner les 60 membres de cette assemblée, avec une large ouverture pour les votantes et votants.
Premièrement, l’élection se déroule dans un total de 4 circonscriptions. Deux envoient un nombre plutôt « restreint » de députées et députés, à savoir les circonscriptions Nord et Est avec 9 et 7 sièges chacune. A l’inverse, les circonscriptions Centre (où se trouve la capitale) et Sud en ont 21 et 23. Deuxièmement, aucun seuil n’est utilisé dans la répartition des sièges bien que dans les faits, et avec le système d’Hagenbach-Bischoff, celle-ci dépend du score et du nombre de sièges à répartir. Cela a pu être visible lors des dernières élections de 2018, le mandat étant de 5 ans, dans la plus petite des circonscriptions où les 9,58% d’un parti ne lui ont pas permis d’être représenté. Troisièmement, chaque électrice et chaque électeur a autant de voix que de sièges à pourvoir dans sa circonscription. Différents choix s’offrent à lui : il peut voter pour une liste entièrement et auquel cas chaque membre de la liste reçoit une voix comme il peut voter pour les candidates et candidats de son choix avec le principe du panachage. Ici, il peut voter pour des membres de listes différentes. Par ailleurs, il a également la possibilité d’accorder deux voix à une même personne. L’électrice ou l’électeur doit toutefois faire attention de ne pas donner plus de voix qu’il en dispose, sinon son/ses vote(s) ne sont pas pris en compte, le bulletin devenant invalide. Par ailleurs, dans certains cas, assez rares, la possibilité est offerte de voter pour une liste et de placer des voix supplémentaires sur d’autres candidates et candidats, à condition que la dite liste ne soit pas complète. La répartition des sièges au sein de la liste s’effectue avec celles et ceux ayant obtenu le plus de voix. Plurinominalité, panache et vote préférentiel sont ainsi les trois maîtres mots du vote aux législatives luxembourgeoises, permettant des listes ouvertes et des choix très ouverts. Nous verrons plus loin que la juste représentation n’est pas entièrement là.
Les dernières élections ont vu dix listes concourir dont huit sur l’ensemble des circonscriptions ; Démocratie s’étant présenté dans les circonscriptions Sud et Centre et le Parti Conservateur uniquement dans la première. Sept partis ont obtenu à l’issue des élections une représentation parlementaire, les Pirates y accédant pour la première fois. La coalition gouvernementale du Parti Démocratique (DP, libéraux de centre-droit), des sociaux-démocrates du Parti Ouvrier Socialiste Luxembourgeois (LSAP) et des écologistes de Les Verts (Gréng) a conservé la majorité absolue, bien que l’équilibre fut modifié. Ces derniers ont gagné 3 sièges, tandis que les sociaux-démocrates en ont perdu autant et les libéraux 1, ces derniers devenant le premier parti de la coalition gouvernementale. Avec les 12 sièges des libéraux, les 10 des sociaux-démocrates et les 9 des verts, 31 sièges étaient pour la coalition sortante qui fit le choix de poursuivre l’aventure ensemble. Les démocrates-chrétiens et conservateurs du Parti Populaire Chrétien (CSV) Social demeurèrent premier avec 21 sièges, soit une baisse de 2 sièges et de 5 points obtenant leur plus mauvais score depuis 4 décennies. Le Parti Réformiste d’Alternative Démocratique (APR), nationaux-conservateurs, passa de 3 à 4 sièges. Les Pirates (PPL) et La Gauche eurent quant à eux 2 sièges chacun. Le dernier parti, que nous n’avons pas mentionné jusqu’à présent, le Parti Communiste Luxembourgeois, n’obtint aucun siège tout comme les partis ne s’étant présenté que dans une partie du territoire.
Si nous regardons les scores obtenus respectivement par les partis, nous pouvons dire toutefois qu’il ne s’agit pas d’une proportionnelle parfaite puisque les disparités selon les circonscriptions peut faire apparaître quelques distorsions. En effet, si le Parti Démocrate obtint 12 sièges pour 16,92% des voix, les sociaux-démocrates en eurent que 10 pour 17,6%.
Les élections de demain vont voir concourir trois partis supplémentaires/nouveaux. Les sondages, extrêmement peu nombreux puisqu’il y en a eu que 9 depuis les dernières élections, montrent qu’il ne devrait pas y avoir beaucoup de bouleversements. Toutefois, le fait qu’ils soient peu nombreux rend difficile les comparaisons. Nous n’allons évoquer que les deux derniers, seuls de l’année 2023 en juin et septembre. Les démocrates-chrétiens du CSV semblent assurer de demeurer le premier parti du pays bien qu’ils devraient être promis à une nouvelle baisse, d’environ 2 sièges et très légère en voix. Les sociaux-démocrates du LSAP devraient progresser d’environ 2 points et 2 sièges, et logiquement repasser devant les libéraux du DP. Le DP pourrait perdre 1 siège environ avec un score quasiment similaire aux dernières élections. Le dernier parti de la coalition gouvernement, Les Verts, pourrait perdre 2 sièges environ et quelques points. Notons ici un point intéressant : entre le sondage de juin et celui de septembre, les écologistes ont perdu 2,1 points tandis que les sociaux-démocrates en ont gagné 1,9. Les évolutions de ces deux partis semblent assez liées. En ce qui concerne les autres partis représentés au Parlement, l’ADR devrait connaître une petite baisse même s’ils perdraient 1 des 4 sièges et La Gauche devrait conserver les 2 sièges qu’il a actuellement avec un score à peu près équivalent à 2018. Enfin, Les Pirates pourraient connaître non seulement la plus belle hausse en sièges comme en voix, autour de 3 points et 3 sièges, soit à peu près équivalent au LSAP. Ainsi, il devrait continuer à y avoir 7 partis au Parlement et les partis de la coalition gouvernementale, dirigeant ensemble depuis les élections de 2013 devraient continuer à avoir une majorité des sièges. La répartition des sièges va dépendre des scores respectifs dans les circonscriptions, comme nous avons pu le voir précédemment.

Ce samedi 30 septembre, les électrices et électeurs slovaques renouvelleront les membres de la Národná rada, la chambre unique du Parlement slovaque. Il s’agit d’élections anticipées, convoquées longtemps à l’avance par les députés puisqu’un vote en ce sens s’est déroulé le 31 janvier, soit 8 mois plus tôt. Les dernières élections ont eu lieu le 29 février 2020.
Le Parlement slovaque est composé de 150 membres. Ceux-ci sont élus à la proportionnelle intégrale dans une circonscription unique nationale. Une importante particularité s’exerce autour du score à obtenir pour une liste afin d’être représentée. En effet, il existe un seuil de base permettant la répartition des sièges, celui-ci étant de 5%. Toutefois, comme nous avons pu le voir dans un article thématique, d’autres seuils plus restrictifs s’appliquent. En effet, dans le cadre de coalition de plusieurs partis, les listes doivent obtenir un score plus important. Une alliance de deux ou trois partis est tenue de dépasser les 7% tandis qu’une alliance d’au moins 4 partis a un seuil de 10% à franchir. Ces particularités peuvent entraîner la non-représentation au Parlement de coalitions comme ce fut le cas en 2020 avec l’union de Progresívne Slovensko, parti de la Présidente élue en mars 2019, Zuzana Čaputová, et Demokrati qui n’obtinrent que 6,96% soit 0,04 point de moins. Ces seuils évolutifs sont présents dans d’autres pays de la région et pourraient être fatals ce samedi à certains partis, comme nous le verrons plus loin quand nous aborderons les sondages.
Par ailleurs, la Slovaquie est l’un des pays utilisant le vote préférentiel et les listes ouvertes, avec la possibilité pour les électrices et les électeurs de faire monter jusqu’à 4 candidates et candidats dans la liste de leur choix. En lien avec les seuils, deux autres caractéristiques sont intéressantes à mentionner : tout parti dépassant les 2% se voit restituer la caution de 17.000€ exigée pour se présenter ; tout parti ayant dépassé les 3% lors des précédentes élections peut se voir accorder une subvention.
6 partis ou coalitions de partis furent représentés à l’issue des élections de 2020. Le Smer – Sociale Démocratie qui dirigeait le gouvernement et qui perdit 10 points, 11 sièges et sa position de « leader incontesté » du Parlement. Ce parti fut fortement impacté par l’assassinat deux années auparavant du journaliste Ján Kuciak et de sa compagne, ce premier qui enquêtait sur des affaires en lien avec des proches du pouvoir. Le Premier Ministre de l’époque, Robert Fico, démissionna quelques semaines plus tard et laissa la place à Peter Pellegrini, en poste au moment des élections. Le Smer, parti social-démocrate et nationalistes de gauche, perdit face aux conservateurs et démorates-chrétiens d’Ol’aNo-Nova qui obtint plus du tiers des sièges (53). Les nationaux-conservateurs de Sme Rodina se classèrent troisième avec 17 sièges à égalité avec les néofascites du Parti Populaire « Notre Slovaquie ». L’alliance proche de la Présidente Zuzana Čaputová se classa cinquième mais comme nous en avons parlé plus haut, ne fut pas représentée dans l’assemblée nouvelle n’ayant pas dépassé le seuil lui étant dévolu. Ce ne fut pas le cas des deux derniers partis représentés : les libéraux de Sloboda a Solidarita avec 6% et 13 sièges et d’un autre nouveau parti centriste Za ľudí et ses 12 sièges.
Regardons maintenant le Conseil National sortant qui est bien différent de celui élu en 2020. D’importantes scissions ont eu lieu sur l’ensemble de l’échiquier politique. Quelles sont-elles ? Nous pouvons compter une première scission entre les deux anciens Premier Ministre issus du Smer, puisque Peter Pellegrini a fondé à l’été 2020 le HLAS et que celui-ci compte une petite dizaine de sièges, désormais plus europhile tandis que Robert Fico s’est rapproché du dirigeant hongrois Orban. Une autre importante scission est celle d’Ol’ano. D’un côté, nous avons l’ancien Premier Ministre des élections de 2020, Igor Matovič, qui dirigea la Slovaquie pendant une courte année. Igor Matovič démissionna après une crise gouvernementale liée au Covid-19. De l’autre, son successeur Eduard Heger qui a repris en mars 2023 la présidence de Démocrates, l’un des partis de l’alliance proche de la Présidente. Ceux-ci, qui n’avaient donc aucun siège en 2020, en ont désormais 16, soit plus de 10% du Parlement. Les autres évolutions importantes sont liées au parti Za ľudí, qui par la suite de crises successives passa de 12 sièges à 1 siège unique. Ceux-ci sont partis ou bien chez Démocrates, ou bien à Slovaquie positive, ou pour la majorité au Sloboda a Solidarita. Ces derniers sortent renforcés de la mandature puisqu’ils sont passés de 13 à 20 sièges.
Parlons désormais des trois gouvernements s’étant succédés en trois longues années. Au printemps 2020, ce fut une coalition quadripartite qui se forma avec Ol’aNo-Nova, Sme-Rodina, Sloboda a Solidarita et Za ľudí sous la houlette d’Igor Matovič. Aux derniers jours de mars 2021, les ministres issus de Sloboda a Solidarita (SaS), démissionnèrent ce qui entraîna par la suite la fin du gouvernement. Après avoir été absents du gouvernement pendant quelques jours, ils revinrent dans le nouveau gouvernement, désormais dirigé par Eduard Heger. Un an et demi plus tard, les ministres issus du SaS (re)-démissionnèrent et leur parti ne soutint plus le gouvernement, désormais minoritaire. Mi-décembre 2022, celui-ci fut renversé et désormais chargé des affaires courantes. Fin janvier, comme nous l’avons vu en début d’article, des élections anticipées furent convoquées (après l’échec d’un référendum sur le même sujet dû à un quorum non atteint) par un vote des parlementaires. Au mois de mai, le gouvernement qui était techniquement désormais soutenu par Les Démocrates (dont plusieurs membres étaient au gouvernement parmi lesquels le Premier Ministre), démissionna. Suite à cela, la Présidente chargea une personnalité publique et non-politique, de former un gouvernement de technocrates jusqu’aux élections de septembre. Depuis le mois de mai, c’est donc Ľudovít Ódor qui est Premier Ministre et qui n’a pas obtenu la confiance des députés.
Pour conclure, regardons à quoi pourrait ressembler cette prochaine chambre. Avec les scissions et alliances nouvelles s’étant forgées, le visage du nouveau Parlement sera bien différent, comme le montre les sondages. Deux partis sont en lutte pour la première place : les nationalistes du Smer (Robert Fico, Premier Ministre jusqu’en 2018) et Slovaquie Progressiste (dont est issue Zuzana Čaputová), même si les premiers ont un petit avantage malgré une petite baisse ces dernières semaines. Le Smer est donné de 18 à 22% tandis que SP est désormais autour de 18-19%. Ol’aNo (Igor Matovič Premier Ministre de 2020 à 2021) et son nouveau partenaire Pour le Peuple ne sont pas garantis de dépasser les 7%. En effet, les sondages montrent qu’ils fluctuent de 6 à 8% alors qu’après les élections ils avaient à eux deux 65 sièges sur 150. Son successeur de droite devrait, lui aussi, être logiquement exclu du Parlement avec son parti des Démocrates, les sondages ne les ayant donné qu’une fois depuis ledébut d’année au-dessus des 5%. La coalition bipartite autour de l’ancien Premier Ministre Pellegrini devrait elle être troisième autour de 12% et d’une vingtaine de sièges. En ce qui concerne les partis non dirigés par les derniers Premier Ministre, jusqu’à 5 supplémentaires pourraient être représentés. Le SaS devrait se maintenir autour des 6-7% de 2020. Les chrétiens-démocrates du KDH devraient être au Parlement avec un score similaire après avoir manqué de justesse en 2016 et 2020 le seuil des 5%. Sme-Rodina n’est pas garanti de rester au Parlement, tournant tout de même autour des 5%. Les nationalistes du Parti National Slovaque pourraient revenir également puisqu’ils évoluent autour des 5,5/6%. Le dernier parti issu des dernières élections de 2020, Parti Populaire « Notre Slovaquie » devrait également être exclu du Parlement, au profit d’un autre mouvement néofasciste, issu d’une scission avec le précédent ; les premiers étant à 2% tandis que les seconds à 8%.
Pour conclure, nous pouvons dire que les scissions vont transformer le Parlement. De nombreux partis pourraient le quitter, d’anciens Premier Ministre pourraient voir leurs mouvements disparaître, les nouveaux partis pourraient faire disparaître ceux dont ils étaient issus, des alliances pourraient entraîner des pertes.
100 mots sur les élections monténégrines
Le Parlement du Monténégro, chambre unicamérale, est élu à la proportionnelle intégrale. Les 81 sièges sont répartis dans une circonscription nationale unique avec des listes bloquées à la méthode d’Hondt.
Le seuil principal est de 3%, ce qui est relativement peu élevé, nombre de pays étant à 4/5%. Ce seuil est plus faible pour les partis représentant des minorités (serbes, bosniaques, albanaises, croates). Si ces minorités représentent au moins 15% d’un district, alors le seuil est abaissé pour ces partis à 0,7% pour un maximum de 3 sièges, avec une autre exception pour les partis croates (0,35% pour 1 siège).
100 mots sur le modèle danois
Les 179 députés danois sont élus sur 9 circonscriptions de 10 à 20 sièges, ainsi que 3 circonscriptions de 2 sièges pour les territoires d’outre-mer.
Les partis présentent une liste de candidats par circonscription. Les électeurs votent pour un parti et peuvent choisir quel candidat de la liste élire en priorité. Dans les circonscriptions, les sièges sont distribués proportionnellement et sans seuil. 30 sièges « compensatoires » sont ensuite distribués aux partis qui ont obtenu au moins 2 % des votes, afin que le parlement reflète précisément l’électorat national.
Instauré en 1919, un système similaire fut ensuite notamment adopté en Norvège et Estonie.
Traditionnellement, les seuils électoraux sont fixes au niveau national, pouvant varier en fonction des circonscriptions locales. D’autres pays appliquent des seuils plus élevés dans le cadre de coalitions de partis, notamment en Europe orientale et centrale.
Certains ont jusqu’à trois seuils comme la République Tchèque, l’Arménie (de 4% à 10% pour les coalitions quadripartites) et la Moldavie (de 2 à 11%). En Pologne, les coalitions doivent obtenir 8%.
Aux élections slovaques 2020, la coalition de la Présidente Zuzana Čaputová (PS-SPOLU) n’entra pas au Parlement obtenant 6,96% des voix, le seuil étant de 7%. Désormais, l’Albanie n’a plus de seuil différencié.
Au Rwanda, pays considéré comme un régime autoritaire, les deux tiers des membres de la Chambre des Députés sont élus à la proportionnelle.
Cette dose s’effectue dans une circonscription unique nationale avec listes bloquées avec un seuil de 5%. Toutefois, à l’exception du Parti Vert Démocratique, qui a obtenu 2 sièges en 2018, les partis se présentant ne sont qu’une opposition de façade et sont affiliés au gouvernement.
24 autres sièges sont réservés à des femmes indépendantes élues par les conseillers municipaux et régionales, 1 par la Fédération des associations handicapées et 2 par le Conseil National de la Jeunesse.

Demain, les électrices et les électeurs espagnoles se rendront aux urnes pour pour renouveler les membres des Cortes Generales, c’est-à-dire les assemblées de leur Parlement Bicaméral. A l’image de la France ou des États-Unis, l’Espagne dispose d’un Sénat (Senado) et d’un Congrès des Députés (Congreso de los Diputados). Initialement prévues pour la fin de l’année, le Premier Ministre sortant a convoqué des élections anticipées suite à l’échec du gouvernement aux élections municipales et régionales de la fin du mois de mai.
Pedro Sánchez, issu du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) est Premier Ministre depuis juin 2018 après la chute de Mariano Rajoy (Parti Populaire). Il gouverne depuis janvier 2020 avec Unidas Podemos, mouvement situé à la gauche de la gauche, et les socialistes catalans. Cette alliance s’est composée après les élections anticipées de novembre 2019 qui avait suivies celles d’avril, également appelées avant l’heure. Cette alliance, n’ayant pas une majorité des sièges, a pu bénéficier dans le cadre de son investiture de votes positifs ou d’abstentions de partis régionaux.
En effet, de nombreux mouvements politiques issus des comunidades autónomas (communautés autonomes) existent et sont représentés au Parlement espagnol, et plus particulièrement au Congrès. Nous pouvons citer le Parti National Basque, la Coalition Canarienne ou encore de nombreux partis, notamment catalans, rattachés ou proches de partis politiques nationaux. Au total, ceux-ci ont plus de 60 sièges sur les 350 que comptent le Congrès et plus de 30 sur les 208 élus par les citoyennes et les citoyens (le reste étant désigné par les communautés avec 1 minimum plus 1 siège par million d’habitants).
Terruel (1 siège sur 3), Cantabrie (1 sur 5), Valence (1 siège sur), Galice, Canaries Par ailleurs, nous pouvons noter que ces partis régionaux peuvent être « très » puissants dans leurs communautés autonomes. Au Pays Basque, sur les 18 sièges, 6 sont actuellement occupés par le Parti National Basque (nationaliste de centre-droite) et 5 par EH Bildu (gauche indépendantiste). Les partis locaux sont également fortement représentés en Catalogne, à l’inverse des partis nationaux, puisque sur 48 sièges, le Parti Populaire (droite), Ciudadanos (centre) et Vox (extrême-droite) n’en ont que 2 chacun, les autres partis étant pour des équivalents locaux de partis nationaux : 12 pour les socialistes catalans et 7 pour l’équivalent de Podemos. Ces partis régionaux sont également présents et plus ou moins forts en Galice, aux Canaries ou encore en Cantabrie, dans certains cas plus au niveau d’une des provinces de la communauté autonome. Toutefois, des « régions » ne connaissent peu ou pas « l’influence » de ces mouvements comme l’Andalousie ou Madrid.
Comme nous avons vu le sous-entendre, les élections générales espagnoles s’organisent au niveau des provinces. Au nombre de 52, celles-ci élisent un certain nombre de députés et de sénateurs. A l’exception de deux provinces uninominales, chaque circonscription a d’office deux sièges à attribuer, le nombre variant ensuite en fonction de sa population. Ce chiffre est ainsi extrêmement variable, avec nombre de circonscriptions ayant entre 2 et 4 députés, ne garantissant pas d’obtenir un siège même avec un score conséquent. Ce sujet est également valable pour des circonscriptions de taille intermédiaire puisque les 8,2% de Vox en Galice (8 sièges) ne lui ont pas permis d’être représentés de même que les 7,44% de Ciudadanos en Murcie (10 sièges). Il s’agit ici d’un problème que nous pouvons soulever avec le modèle départemental privilégié en France si nous devions adopter la proportionnelle intégrale aux élections législatives. A côté, certaines circonscriptions envoient de nombreux voire très nombreux députés, permettant par exemple à de « petits » partis d’être représentés comme Más País avec 5,65% a obtenu 2 sièges à Madrid (37 sièges). Les « petits » partis sont toutefois très peu nombreux, puisque si nous excluons les mouvements régionaux, seuls Más País (2,41% au niveau national sans avoir candidaté dans tous les territoires) et les animalistes (0,94%) ont obtenu des scores « corrects », les autres ayant moins de 0,1%.
Au Congrès des Députés, pour pouvoir espérer obtenir un siège, une liste présentée par un parti doit dépasser les 3% dans la circonscription, ce seuil augmentant en fonction de combien sont à attribuer. Il est de 25% pour des circonscriptions ayant de 3 sièges par exemple. Par ailleurs, il y a reconnaissance du vote blanc, ce qui augmente de facto ce seuil. En ce qui concerne le Sénat, les circonscriptions sont différentes : les 47 provinces se situant sur la péninsule ont chacune 4 sénateurs tandis que les îles ont entre 1 et 3 sièges. Par ailleurs, dans les circonscriptions élisant 3 ou 4 sénateurs, les électeurs peuvent voter pour plusieurs candidates et candidats, un de moins que la circonscription en dispose. Une forme de vote préférentiel en conséquence.
Concernant les élections de demain, deux informations sont à noter sur les partis se présentant. Premièrement, les libéraux de Ciudadanos ont renoncé à candidater. Entrés en 2015 à la Chambre des Députés avec 40 sièges, ils ont légèrement diminué l’année suivante avec 32 sièges avant une forte augmentation aux premières élections de 2019, où ils ont récolté 57 sièges. Les dernières élections ont vu leur chute puisqu’ils sont passés de 15,86 à 6,79% et les sondages depuis plus d’un an leurs promettaient un score probablement inférieur à 2%. A côté, une alliance électorale s’est formée à gauche du PSOE avec figure de proue Sumar, dirigée par la Ministre du Travail, Yolanda Díaz, et rejointe par Podemos et de nombreux partis, notamment écologistes et régionaux.
Les derniers sondages montrent que le Parti Populaire devrait logiquement redevenir le premier parti, ayant un score compris entre 32 et 35% environ 140 sièges). Si les sondages anticipent une légère baisse par rapport à il y a quelques semaines et quelques mois, ils obtiendraient toutefois un score bien plus important qu’en 2019 (20,8% – 89 sièges). Les dernières enquêtes montrent que leur probable alliance avec Vox serait majoritaire ou quasi-majoritaire, ceux-ci pouvant obtenir un score légèrement inférieur que précédemment (autour de 12-14% contre 15,1%). Concernant le PSOE, le parti di Premier Ministre Sánchez pourrait se maintenant autour des 28%, comme en 2019 mais en perdant sa première place. Enfin, Sumar devrait se classer quatrième, avec un score presque similaire à Vox.
Pour conclure, le système espagnol est loin d’être une proportionnelle intégrale parfaite, du fait de la taille des circonscriptions. Si nous comparons les scores des principaux partis, ceux se présentant sur l’ensemble du territoire, nous pouvons remarquer des distorsions. Par exemple, avec 6,8 des voix en novembre 2019, Ciudadanos a obtenu 10 sièges, soit 3,5 fois moins que les alliances Podemos qui ont fait 12,9%. Autre comparaison, plus orthodoxe, Podemos a obtenu 2,7 sièges par pourcentage de voix tandis que le Parti Populaire et le PSOE près de 4,3 sièges. Vox en a eu 3,45 et Ciudadanos 1,47. Un système favorisant donc les plus grands partis, ce qui est « compréhensible » du fait du nombre limité de sièges dans de nombreux circonscriptions-provinces.
Depuis 2023, Tokelau (archipel polynésien dépendant de la Nouvelle-Zélande), démocratie non-partisane, utilise le vote alternatif.
Chaque atoll a 1 représentant par tranche de 100 habitants. Les électeurs classent les candidats et pour que ceux-ci soient élus (50% des voix), sont utilisés si nécessaire les secondes préférences (voire plus). Chaque atoll désigne un maire et un chef de village, qui siègent au gouvernement et au Parlement, la présidence du gouvernement étant tournante. Par atoll, un siège est réservé aux femmes et un aux hommes.
Auparavant, deux atolls (Fakaofo, Atafu) utilisaient le vote préférentiel et Nukunonu le vote majoritaire à plusieurs tours.