François Bayrou, le fondateur du Mouvement Démocrate (MoDem) est une figure historique de la défense de la proportionnelle. Dès sa campagne de 2007 (donc peu de temps avant la création du MoDem), il parlait d’élire la moitié des députés à la proportionnelle. Quelques mois plus tard, il défendait une variante de ce système : 10% des députés élus à la proportionnelle couplée à une proportionnelle corrective (un système inspiré du système allemand).
Lors de l’élection présidentielle de 2012, François Bayrou continuait de plaider pour un scrutin avec une dose de proportionnelle : réduction du nombre de députés (passer de 577 à 400) et 100 députés (un quart de l’Assemblée nationale) élus à la proportionnelle. Ce modèle basé sur une simple dose n’est évidemment pas satisfaisant, mais on ne peut que saluer la volonté de M. Bayrou de défendre le principe proportionnel sur le long terme, avec souvent des mots très justes (même si au final, les modèles qu’il propose ne sont pas toujours optimaux).
En 2017, lorsque François Bayrou a proposé au candidat Emmanuel Macron son ralliement, dans les 4 conditions posées figurait la proportionnelle. Remarquons qu’aucun détail n’était indiqué, et que le candidat Macron est toujours resté vague à ce sujet. Ce point n’a pas été officiellement inscrit dans le programme présidentiel, et quand il en était question, on parlait toujours de “dose”.
Au premier semestre 2021, la proportionnelle n’ayant pas été adoptée suite à l’abandon de la réforme constitutionnelle en 2018 où figurait la proportionnelle, le Mouvement Démocrate a engagé une offensive médiatique et politique sur le sujet à travers notamment le dépôt de deux propositions de lois à l’Assemblée Nationale. La première porte sur une dose de proportionnelle, avec un scrutin départemental pour les départements de 12 députés et plus. Une seconde proposition de loi, également déposée en février 2021 par le président du groupe MoDem Patrick Mignola, prévoit cette fois-ci une élection des députés à la proportionnelle dans l’ensemble des départements (le système utilisé en 1986). Ces deux propositions n’ont finalement pas été examinées. Remarquons en revanche que les députés MoDem ont soutenu la proposition de loi du groupe de La France Insoumise qui proposait également le système 86.
En mars 2021, Patrick Mignola, avec les responsables des deux autres groupes de députés de la majorité, annonce le report de la réforme pour un second quinquennat.
On le voit donc, les membres du MoDem sont convaincus de l’importance du sujet, font vivre cette question sur les plans médiatique et parlementaire avec souvent des arguments très justes, mais n’ont pas réussi à aboutir à un changement notable ces dernières années. Par ailleurs, on observe un manque de clarté sur le modèle à adopter, avec parfois le soutien à des modèles non complètement proportionnels (outre les modèles évoqués auparavant, citons le modèle Bourlanges, avec deux tours et une prime majoritaire, ce qui ne rentre pas du tout dans les critères d’un bon système proportionnel).
Par ailleurs, les Jeunes Démocrates, le mouvement de jeunesse du MoDem, ont défendu à plusieurs reprises la mise en place de la proportionnelle : en 2017 en évoquant deux modèles précis, une proportionnelle intégrale avec circonscriptions régionales et un modèle mixte s’inspirant du modèle allemand ; en 2021 dans le cadre de travaux sur la participation électorale.