
Demain, les électrices et électeurs estoniens renouvelleront les membres du Riigikogu, leur Parlement, composé de 101 membres. Depuis les dernières élections de 2019, trois gouvernements se sont succédés et deux Premiers Ministres. La Première Ministre actuelle, Kaja Kallas du Parti de la Réforme, est en poste depuis 2 ans, ayant accédé au pouvoir en janvier 2021, suite à une affaire de corruption ayant touché le parti de son prédécesseur, Jüri Ratas.
Lors des précédentes élections, 5 partis ont obtenu une représentation parlementaire et tous ont fait partie d’au moins un gouvernement durant les 4 années de mandature. Le Parti de la Réforme, ayant obtenu 34 sièges, gouverne depuis début 2021. Le Parti du Centre (26 sièges) était à la tête du pays d’avril 2019 à janvier 2021 puis a formé une coalition, où il était le parti minoritaire, jusqu’en juillet 2022. Le Parti Populaire Conservateur, et ses 19 sièges, était l’un des partenaires de Jüri Ratas. C’était également le cas pour l’Union pour la patrie et Res Publica, également appelé Isamaa. Avec leurs 12 sièges, ils ont non seulement fait partie du gouvernement de Jüri Ratas mais également du second de Kaja Kallas. Enfin, le Parti Social-Démocrate, qui disposait de 10 sièges, n’a fait partie que du second gouvernement de Kaja Kallas.
L’assemblée sortante est toutefois composé d’un sixième parti, La Droite créé en septembre dernier et n’ayant qu’un siège, et de 4 députés étant désormais indépendants. Sur ces 5 députés ayant changé de bord en cours de mandat, 3 venaient du Parti du Centre et les autres des sociaux-démocrates et d’Ismaa.
Un système de proportionnelle intégrale est utilisé pour élire les 101 membres du Riigikogu. Sur ces 101 membres, 75 le sont dans 12 circonscriptions envoyant de 5 à 15 députés tandis que les 26 autres sont attribués de façon compensatoire. L’objectif est que la composition du Parlement reflète au mieux le suffrage des électeurs. Pour qu’un parti soit représenté, ce dernier doit obtenir au moins 5% des voix. Petite particularité, si les électeurs peuvent voter de manière préférentielle en attribuant leur voix à un candidat précis afin qu’il monte dans la liste sur laquelle il se situe, il peut être élu même si son parti n’a pas obtenu les 5% requis nationalement. Pour cela, il doit obtenir plus de votes en son nom qu’il n’en faudrait pour que son parti obtienne un siège dans la circonscription dans laquelle il se présente.
Autres particularités du système, l’utilisation du vote électronique et le vote anticipé. Ce dernier est fortement utilisé par les électeurs et est en forte croissance puisque que de 2007 à 2019, on est passé de 19% des électeurs votant dans les jours précédant l’élection à 39%.
Les derniers sondages semblent indiquer que 6 partis obtiendraient une représentation parlementaire, avec la disparition de La Droite mais l’arrivée d’Estonie 200, parti centriste ayant obtenu un peu plus de 4% aux dernières élections et qui a franchi le seuil des 5% dans une majorité des sondages depuis 2019.